Lavoir sous charpente (classée)

La fontaine et le lavoir de Villechantria, ont été construits au milieu du XIXe siècle pour valoriser le trop-plein des eaux de la source de la Balmette. La très belle charpente du lavoir a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, le 8 janvier 1997.

Fontaine et lavoir sous charpente

Comme en témoigne le document ci-contre, la fontaine et le lavoir de Villechantria ont été construits au milieu du XIXe siècle.

Selon Actuacity, l’architecte en aurait été Achille Paillot. La conduite d’eau aurait été posée en 1851, la fontaine construite en 1855 et le lavoir en 1859. L’inscription aux Monuments Historiques peut-être visualisé sur cette page du Ministère de la Culture.

Fontaine de Villechantria fleurie
Hydrographie de la fontaine et du lavoir

Hydrographie de la fontaine et du lavoir de Villechantria

Lavoir de Villechantria (extérieur fleuri)

Le toit est à quatre pans alors que sur le plan d’origine il n’était qu’à un pan.

La charpente (classée) du lavoir de Villechantria
Lavoir de Villechantria
Lavoir de Villechantria (intérieur)
Lavoir de Villechantria - le bac

Les lavoirs du XIXe siècle avaient une fonction sociale importante mais dont la réalité pouvait différer assez largement de l’idée qu’on pourrait s’en faire aujourd’hui.

La lecture de la page Wikipédia consacrée aux lavoirs vient utilement restaurer la vérité (utilisation seulement deux fois par an avant 1900, mensuelle dans les années 1900 et hebdomadaire à partir de 1930, par exemple). Elle permet ainsi de constater que notre lavoir, dans sa forme comme dans son fonctionnement, correspond en tous points aux standards en la matière.

On croise ci-dessous cette référence avec d’autres, pour restaurer une réalité plus simple et plus prosaïque.

Légendes, images d’Épinal et réalité

La réalité de la fonction sociale des lavoirs du XIXe siècle pouvait différer assez largement de l’idée qu’on s’en ferait aujourd’hui, dans un contexte d’oubli du passé, et de superposition d’habitudes modernes à l’imagerie populaire, principalement alimentée par les publicités et en particulier celle de la Mère Denis (ci-contre).

En particulier, la fréquence des séances au lavoir (parfois une seule fois par an ? ) évoquée dans le lien wikipédia ci-dessus vient sérieusement contrarier la légende (l’image d’Épinal ?) selon laquelle les retrouvailles et bavardages des femmes en train de battre et rincer leur linge auraient constitué leur quotidien de toujours. Et la Mère Denis apparaît d’ailleurs bien seule dans cette publicité.

La raison en était simple : le savon, bien que connu et commercialisé depuis longtemps, était cher et n’était pas accessible aux plus modestes. Pour ceux-ci, la lessive consistait depuis longtemps à faire tremper puis arroser d’eau chaude le linge avec de la cendre, le mélange entre la graisse humaine contenue dans le linge et le carbonate de potasse contenu dans les cendres créant une saponification naturelle. Mais cela supposait, évidemment, que ce linge ne soit pas lavé trop souvent pour être suffisamment chargé en graisse ! D’où ces délais entre deux lavages (un mois, six mois, un an !) qui paraissent évidemment impossibles voire difficile à imaginer pour nos contemporains.

La légende du rôle social des lavoirs a donc existé, mais ne s’est étalée que sur quelques dizaines d’années, moins d’un siècle en tout cas, après quoi la lessiveuse individuelle puis la machine à laver ont clos le chapitre !

Soulignons aussi, parce que la raison en est très bien expliquée dans le chapitre « historique » de la page wikipédia consacrée aux lavoirs, que les lavoirs « constuits », dotés d’un mur, d’un toit, d’un bassin aménagé (comme le nôtre), ne datent que du début du XIXe siècle, et ont même pris spécifiquement leur essor suite à une loi du 3 février 1851 qui accordait une subvention significative pour leur construction. À mettre en perspective avec les dates connues du début de chantier du lavoir de Villechantria. Auparavant, les femmes rincaient le linge directement dans la rivière, agenouillées sur une simple planche ou une pierre plate.